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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/89

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roit le payer ? Jugez quel devoit être mon embarras à de pareilles questions : de quelle manière je devois répondre à ces mouvemens d’amitié & de reconnoissance ! La froideur de ma réception calma ses transports ; il vit ma tristesse, que je ne pus lui déguiser ; il en frémit. Ah ! Monsieur, me dit-il avec vivacité, m’auriez-vous trompé ? Que dois-je penser de votre silence ? Ma chère de Bonneval est-elle rentrée sous la tyrannie de son injuste Tante ? Parlez, Monsieur, ou donnez-moi la mort ; elle me sera plus douce que l’incertitude du sort de ma chère Maîtresse… il se tut après ces mots ; il me regardoit avec des yeux impatiens ; il attendoit ma réponse. Je ne lui cachai pas son malheur, mais je le lui appris avec tous les ménagemens possibles ; j’affectai même de prendre