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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/96

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charma. Il ne nous parla point avec cette dureté qui fait l’essentiel du caractère de ses pareils. Il nous demanda avec douceur quel pouvoit être le sujet de notre différend ; & il ajoûta poliment, en nous faisant rendre nos épées, que nous n’étions pas faits pour être traitez en criminels, que c’était, sans doute, l’honneur qui nous mettoit les armes à la main, qu’une pareille action avoit une cause trop belle pour mériter d’être punie, & qu’il seroit charmé de pouvoir être notre médiateur. Il se tut en attendant notre réponse. Barneuil étoit trop émû pour la faire. Pour moi, qui dans le chaleur de l’action même avois conservé tout mon sens froid, je m’en chargeai, je ne déguisai rien à Monfieur D… de notre avanture avec Mademoiselle de Bonneval. Il me prit par la main,