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Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/108

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et lorsqu’il y a encore quelque péril à le faire, l’audacieux génie des novateurs. Donc les premiers Parnassiens furent, avec Champfleury et Gasperini, les premiers Wagnéristes. Il eût été extraordinaire que ce ridicule leur manquât.

Je n’ignore pas qu’il est assez difficile de prononcer le nom de Richard Wagner sans éveiller, encore, certaines susceptibilités, sans doute légitimes ! Cependant, écoutez-moi…

Oui, cela est vrai, et je l’ai dit un des premiers, Richard Wagner a écrit contre la France, contre Paris assiégé et vaincu, une pantalonnade abjecte et stupide. Aucun Allemand, si ce n’est Henri Heine, qui était un Parisien, n’a jamais eu ce que nous appelons de l’esprit. Et lui, Richard Wagner, l’énorme Germain, chez qui la lourdeur fait partie de la grandeur, il s’est avisé de vouloir faire le plaisantin, et dans quel moment, juste ciel ! Nous nous tordions d’angoisse, il sautelait sur nous, cet éléphant, en se donnant des airs d’écureuil. Et quand, dans la ville affamée, les hommes étaient rouges de sang et noirs de poudre, il se moquait du fard rose et de la poudre de riz de nos femmes. Je vous le dis : c’est hideux.