Aller au contenu

Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

incontestable et très considérable sur un grand nombre de jeunes hommes, et sa renommée, qui grandira encore, est déjà de la gloire. Mais, même à cette heure du triomphe, il n’a pas oublié les heures de l’apprentissage, et je sais qu’il me saura gré d’avoir rappelé quelle reconnaissance il doit à Charles Baudelaire, au parfait poète qui lui enseigna le respect et l’obstiné amour de la règle et de l’art.

*

Ce fut aussi à la Revue fantaisiste que nous vîmes pour la première fois Villiers de l’Isle-Adam. « À vingt ans, dit M. Henry Laujol, on vit arriver à Paris ce fils de Bretagne aux allures conquérantes dont les poches débordaient de manuscrits et de parchemins. Il crut d’abord de son devoir de se ruiner de fond en comble, et, cette besogne faite, il repartit pour sa province en laissant à ses amis stupéfaits l’impression du jeune homme le plus magnifiquement doué de sa génération. »

M. Henry Laujol a raison de parler ainsi.