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Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/206

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Et l’on eût dit, en vérité,
À voir ce spectacle mobile,
Un songe d’une nuit d’été
Chatoyant et rose, à Mabille.

Double fête, double tableau !
Clameur ici, là-bas silence,
Et l’obscure fraîcheur de Teau
Sous le bateau qui se balance ;

Les hauts peupliers sur les bords
Dressant leur tête taciturne.
Et n’écoutant que les accords
De la grande rumeur nocturne !

Quand pâlirent les lampions
Et les lampes une par une,
Les flots menus que nous coupions
Redevinrent tout blancs de lune.

Et le subit apaisement
Nous laissa voir pur et sans voiles
Le magnifique firmament
Où brillaient toutes les étoiles.



Cependant Albert Mérat, troublé d’une ambition hautaine, a voulu par instants s’échapper des paysages parisiens et partir pour les longs voyages. Il a gravi les Alpes, changeant contre