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Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/221

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la tristesse des vitres où la clarté était presque noire. Et quand il eut regardé tout cela, tout cet ennui, toute cette grisaille, il me dit en me considérant avec mélancolie :

— Oh ! monsieur, vous habitez une chambre qui donne envie de se pendre.

Ce fut la première parole que j’entendis prononcer par Francis Coppée ! Et, comme j’étais en effet convaincu que mon logis n’avait rien qui portât à la joie et pouvait même en effet conseiller la pendaison, je me sentis, ma fois, fort irrité contre cet inconnu qui se permettait d’entrer si brusquement dans mes propres idées. Il avait donc une bien belle chambre, lui ! Je faillis prendre en grippe ce jeune homme qui devait être un fils de famille, un richard ! Je crois en vérité que notre première entrevue eût été la seule, si elle n’eût été marquée par un incident comique. Quand le moment fut venu de s’asseoir :

— Tiens, dit Emmanuel Glaser, il n’y a qu’une chaise !

Et il prit place sur le lit, tandis que Coppée s’asseyait sur l’unique chaise et que je sautais d’un bond sur l’angle de la cheminée. Alors,