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Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/259

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méditerranées d’azur où tremble une voile pâle au loin, — l’impressionne incessamment, le pénètre, le remplit, devient comme latmosphère où respire heureusement sa vie intérieure. S’il était permis au regard humain de pénétrer dans le mystère des pensées, ce que l’on verrait dans la sienne, ce serait le plus souvent, parmi la langueur éparse du soir, des Songes habillés de blanc qui passent deux à deux en parlant tout bas de regret ou d’espoir, tandis qu’une cloche au loin tinte douloureusement dans les brumes d’une vallée. Écoutez ce paysage automnal.


SOIR D’OCTOBRE


Un long frisson descend des coteaux, aux vallées ;
Des coteaux et des bois, dans la plaine et les champs,
Le frisson de la nuit passe vers les allées.
— Oh ! l’angelus du soir dans les soleils couchants !
Sous une haleine froide au loin meurent les champs.
Les rires et les chants dans les brumes épaisses.
Dans la brume qui monte ondule un souffle lent ;
Un souffle lent répand ses dernières caresses,
Sa caresse attristée au fond du bois tremblant ;