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Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/275

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Aujourd’hui le houblon, le lierre et les viornes
Qui s’enroulent autour de ce débris divin,
Ignorant s’il fut Pan, Faune, Hermès ou Sylvain,
À son front mutilé tordent leurs vertes cornes.

Vois : l’oblique rayon le caressant encor
Dans sa face camuse a mis deux orbes d’or :
La vigne folle y rit comme une lèvre rouge ;

Et, prestige mobile, un murmure du vent,
Les feuilles, l’ombre errante et le soleil qui bouge
De ce marbre en ruine ont fait un Dieu vivant.




Quoique son œuvre soit peu considérable encore, — mais elle s’accroît de jour en jour, — José-Maria de Heredia est de ceux qui peuvent songer sans inquiétude à ce que leur réserve l’avenir. Il a compris et suivi le conseil que Théophile Gautier donnait aux artistes :



Peintre, fuis la détrempe
Et prends de i’émailleur
               La lampe
Pour fixer la couleur ;