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Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/285

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Alors j’abandonnai les villes sans église
Et les cœurs sans élan d’espérance ou d’amour
En qui le doute même était mort sans retour
Et que tranquillisait la certitude acquise.

Les jours après les jours s’écoulèrent. J’allais.
Près de fleuves taris dormaient des cités mortes ;
Le vent seul visitait, engouffré sous les portes,
La Solitude assise au fond des vieux palais.

Ma jeunesse, au départ, marchait d’un pied robuste.
Mais j’achevai la route avec des pas tremblants ;
Ma tempe desséchée avait des cheveux blancs
Quand j’atteignis le seuil de la ruine auguste.

Déchiré, haletant, accablé, radieux.
Je dressai vers l’autel mon front que l’âge écrase.
Et mon âme exhalée en un grand cri d’extase
Monta, dernier encens, vers le dernier des dieux !



Je vous lirai maintenant quelques-uns de mes petits Contes Épiques :