qu’on se souvienne, un autre jeune homme, tout
fraîs arrivé de sa province et que n’avaient pas
fait connaître quelques vers publiés çà et là, venait
de fonder un recueil littéraire, la Revue fantaisiste.
Ce jeune homme de province, c’était
moi. Albert Glatigny s’avisa de l’aller voir et de
lui apporter les Vignes folles : une dédicace au
crayon disait :
Voici les vers que dans mes courses
J’ai faits au hasard du chemin,
Ainsi que l’on boit l’eau des sources
Dans le creux brûlant de sa main.
Le jeune homme de province lut ce livre et fut émerveillé. « Vous êtes un poète, » dit-il le lendemain, quand il revit Glatigny. Glatigny répliqua : « Vous en êtes un autre ! » Ces injures échangées, les deux jeunes gens se serrèrent la main ; et ce fut le commencement du groupe qui devait se former.
Si je mettais quelque logique dans ces causeries, je devrais poursuivre l’histoire de ce