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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/134

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LE ROI VIERGE

— J’irai…

— À tous les diables ! dit Brascassou en le prenant par les épaules.

Et il le poussa dans le corridor.

Gloriane, paisiblement, s’était assise devant la table de toilette, qui avait une housse de mousseline, doublée de percaline bleue ; et, d’un coin de serviette graissée de cold-cream, elle retirait son fard déjà décollé par la sueur.

— Qu’as-tu donc, ce soir ? dit-elle en tournant un peu la tête.

Il la prit par le menton, et la fit se mirer dans la glace.

— Qu’est-ce que c’est que ce visage-là ? dit-il.

— Dame ! le mien.

— Non. Celui de la reine.

— Ah ! fit-elle.

— Et le costume que tu as mis pour le premier acte ?

— Eh ! bien, une robe qui s’est trouvée là, par hasard.

— Non. La robe de la reine.

Elle le regarda, étonnée.

— Et l’on croit que je donnerai pour douze mille francs, pour quinze mille, pour seize mille,