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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/201

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FRÉDÉRICK

des cerceaux de papier, pendant que, costumé en Hongrois, il fait claquer son fouet au milieu de la piste ; son plus inquiet souci est de monter une jument noire les soirs d’orage, une jument blanche les jours de neige, et, l’autre matin, à l’église, pressé de partir pour la chasse, il a crié au prêtre officiant : « Allons, hop ! mon père ! » En vérité, madame, depuis Théodore V, qui, ayant cinquante favorites et quatre cents lévriers, mettait des rubans de perles au cou de ses chiens et des colliers de fer au cou de ses maîtresses, nous sommes tous quelque peu fous dans la branche Albertine des Mittelsbach, et, des trois ou quatre insensés qui ont une apparence de droit à régner sur la Thuringe, je suis encore le moins extravagant, puisque je me borne à la belle fantaisie de me vêtir en héros ou en dieu et au souriant caprice d’écouter, quand je ne puis entendre la divine musique de Hans, les jolies paroles chantantes des oiseaux que me fabrique un magicien de Nuremberg,

Le roi se tut en riant sous son casque héroïque, d’un joli rire d’enfant, presque de petite fille ; sans doute, cela le divertissait de taquiner sa terrible mère, un peu. La reine dit sèchement :