Aller au contenu

Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/310

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
302
LE ROI VIERGE

nel. Fort bien. Je m’en retournerai en exil. Il n’y a qu’un souverain intelligent : l’empereur du Brésil. Il m’a demandé un drame lyrique pour San-Pédro-d’Alcantara ; je le ferai et je partirai. C’est résolu. Adieu. Plutôt que de rester en Allemagne, où les rois me refusent quelques misérables millions pour bâtir un théâtre, j’aimerais mieux aller… oui, ma foi, j’aimerais mieux revenir en France ! Et quant au petit Frédérick, vous pouvez lui dire que s’il a fantaisie d’une Marche triomphale pour le jour de son couronnement, il lui est tout loisible de la commander à quelque élève juif de Mendelssohn ou de Meyerbeer.

Là-dessus l’homme en colère, après avoir fait de son béret tout ce qu’un chat qui joue peut faire d’une pelote, finit par le jeter en l’air, et s’en alla presque en courant par la porte que la servante avait ouverte ; le docteur Pfeifel dit à l’abbé Glinck, avec un clignement d’œil :

— Hans Hammer est de mauvaise humeur, ce soir.

Hans Hammer !

Frédérick sursauta. Si solitaire qu’il eût vécu, la renommée de cet homme était arrivée jus-