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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/359

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FRÉDÉRICK ET GLORIANE

— Non.

— Perdu ! perdu ! et vous fuyez ! sans essayer !…

— Le roi n’est pas au palais.

Gloriane sanglotait encore, mais de joie, maintenant.

— Où est-il ?

— On ne sait pas. Après avoir mis le feu à la Résidence…

— C’est lui qui a mis le feu ?

— On le suppose. Avec l’aide de Karl.

— Pourquoi ?

— Parce qu’il est fou ! dit le prince en haussant les épaules ; et, à ce qu’on raconte, cet incendie n’est que la moindre de ses extravagances.

— Qu’a-t-il donc fait ?

— Il y a trois jours, Karl l’a trouvé tout sanglant sur le tapis de la chambre, évanoui, tenant encore un rasoir dans la main droite.

— Il avait voulu se tuer ?

— Pis encore. Se mutiler. Et il y avait réussi.

— Non, non, ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible ! Mais enfin, il faut le chercher, le retrouver. Qui sait ce qu’il a imaginé encore ! On est bien sûr qu’il a quitté le palais ?

— Le castellan l’a vu sortir à cheval.