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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/361

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FRÉDÉRICK ET GLORIANE

— Oui, dit le prince Flédro-Schèmyl.

Et il s’en alla, en haussant les épaules.

Alors Gloriane songea pendant quelques instants. Puis, sans même jeter un dernier regard sur l’incendie qui redoublait de fureur, elle s’éloigna à son tour, fendant rudement la foule.

Dans la Johann-Joseph-Strasse, un fiacre passait. Elle fit un signe au cocher qui arrêta ses chevaux.

— Je vais à Oberammergau, dit-elle.

Le cocher la regarda, stupéfait.

Comme elle prononçait assez mal l’allemand, elle craignit qu’il ne l’eût pas comprise ; elle dit plus lentement ;

— Conduisez-moi à Oberammergau.

— Mais c’est impossible !

— Pourquoi ?

— Parce qu’il y a seize heures de voyage, sur un chemin de montagne ! Je tuerais mes chevaux.

— Je vous paiera ; seize florins l’heure.

— Oh ! dit le cocher, ébloui.

Il ajouta :

— Vous savez que vous serez obligée de faire à pied le derniers tiers du chemin ?

— À pied ?