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M. COURBET.

Jésus est assise entre les deux paniers, essayant de ressembler à la fois à M. Thiers et à la Sainte-Vierge. Cela s’appelle : « La fuite… à Versailles. » Ah ! pouah ! messieurs les caricaturistes, ne sauriez-vous être absurdes sans être immondes ?

Et en voici d’autres encore ; quelques-unes datent des jours où Paris s’est débarrassé de l’Empire, et sont ignobles à tel point que, par une réaction naturelle, elles inspirent une manière d’estime pour ceux qu’elles veulent faire mépriser ; d’autres, que tout le monde a vues pendant le siège, sont moins viles, à cause de la haine patriotique qui les a fait naître et qui les excuse ; elles sont odieuses pourtant ! Ma foi, tant pis pour les collectionneurs qui ont négligé d’acheter une à une ces feuilles volantes, le dégoût me prend tandis que je les décris, et mes lecteurs — si jamais ces pages remplies au joui’ le jour, plutôt pour fixer mes idées que pour les communiquer à d’autres, deviennent un livre — mes lecteurs me sauront gré de ne pas poursuivre jusqu’au bout cette écœurante énumération.

LI.

Que fait M. Courbet parmi ces gens-là ? C’est un peintre, non un homme politique. Quelques harangues, humectées de bière, à la brasserie Hautefeuille, ne constituent pas un passé révolutionnaire. Un ruban refusé par la simple raison qu’il est beaucoup plus piquant de montrer une boutonnière sans ornement qu’une bouton-