Page:Mendès - Les 73 journées de la Commune, 1871.djvu/206

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

194
DÉCLARATION AU PEUPLE FRANÇAIS.

seille de la faire remanier, à moins que vous ne préfériez la supprimer entièrement.


« Les droits inhérents à la Commune sont « le vote du budget communal ; la fixation et la répartition des impôts ; la direction des services locaux ; l’organisation de la magistrature et de la police intérieure et de l’enseignement ; l’administration des biens appartenant à la Commune. »


Ce paragraphe est sournois. Au premier abord, il n’en a pas l’air, mais regardez de près, et vous verrez que la ruse la plus machiavélique a présidé à sa rédaction. Son habileté consiste à placer à côté de droits qui appartiennent incontestablement à la Commune, des droits qui ne lui appartiennent pas le moins du monde, et à ne pas paraître attacher plus d’importance aux uns qu’aux autres, afin que le lecteur se dise, entraîné par la légitimité évidente de plusieurs de vos revendications : « Mais, en effet, c’est fort juste, tout cela ! » Débrouillons, s’il vous plaît cet écheveau de laine rouge, volontairement emmêlé. Le vote du budget communal, recettes et dépenses, la fixation et la répartition des impôts, l’administration des biens communaux, sont des droits qui appartiennent indubitablement à la Commune ; si elle ne les avait pas, elle n’existerait pas. Et pourquoi lui appartiennent-ils ? Parce qu’elle seule peut savoir, sur ces points, ce qui lui est bon, et qu’elle peut prendre ici telle décision qu’elle voudra sans nuire au pays tout entier. Mais il n’en est pas ainsi des mesures qui concernent la magistrature, la police et l’enseignement. Eh bien, si un beau jour, une commune s’écriait :