vre, pour vous accompagner dans cet acte glorieux, victorieux. »
La rime est heureuse ; mais de quoi s’agit-il donc ?
« Votre acte, citoyens, restera dans l’histoire de la France et de l’humanité. »
— Il parle d’humanité, je te dis qu’on va tuer M. Thiers ! »
Pour le coup, le second gamin empoigne le premier gamin, le foule aux pieds, lui frappe la tête contre le bord du trottoir, et finalement se fait jour avec lui à travers la foule, le rossant toujours.
Dans mon esprit, la résignation commence à remplacer l’ardente curiosité. Que la volonté de la Commune soit faite ! Je saurai quand je pourrai.
Un autre membre de la Commune, le citoyen Beslay, je crois, exprime le regret de n’avoir pas été désigné pour aider à l’accomplissement de cet « acte héroïque » dont je ne puis parvenir à concevoir la nature ; il parle aussi de tirage au sort. Ma tête commence à se troubler. S’agirait-il, en effet, de ce pauvre M. Thiers ?
« Que vous dirai-je, citoyens, après les paroles si éloquentes de Félix Pyat ? Vous allez faire un grand acte de fraternité… (Oh ! alors, ce sera horrible !) en posant votre drapeau sur les remparts de notre ville, et en vous mêlant dans nos rangs contre nos ennemis de Versailles. »
Le jour commence à se faire dans mon esprit. En même temps le citoyen Beslay embrasse le franc-maçon le plus proche, et un autre franc-maçon réclame l’honneur