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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/123

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LES OISEAUX BLEUS

vous étiez à la chasse. Je pense que vous tiendrez votre promesse et que vous me permettrez d’avoir pour mari le rossignol du rosier grimpant.

Mais le roi n’était pas moins obstiné qu’avare. Comme les gens qui sont dans leur tort, il prit le parti de se fâcher, et déclara à sa fille qu’il l’enfermerait dans une tour si elle lui reparlait jamais de mariage avec un tel mari.

Le soir, tandis que le rossignol préludait sous les branches pâles de lune :

— Ah ! bel oiseau que j’adore, dit-elle, il n’est plus temps de se réjouir ; car, mon père, bien que vous lui ayez rendu son trésor, ne veut pas consentir à nos épousailles.

Le rossignol répondit :

— Ne vous mettez pas en peine, ma princesse ; tout ira bien, puisque nous nous aimons.

Et il la consola en lui chantant de nouvelles chansons qu’il avait composées pour elle et étaient les plus douces qu’elle eût jamais ouïes.