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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/130

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LE CHEMIN DU PARADIS

Comme elle avait refusé d’épouser le neveu de l’empereur de Germanie, on avait mis la princesse, par ordre de son père, dans la plus haute chambre d’une très haute tour, d’une tour si haute que les nuages planent plus bas, et que les martinets eux-mêmes ne viennent point y faire leurs nids, sentant leurs ailes lasses avant que d’y atteindre ; ceux qui voyaient de loin la robe blanche de la captive frémir sur la plate-forme à mi-chemin du ciel, croyaient plutôt d’un ange tombé du paradis que d’une jeune fille montée de la terre. Et, tout le jour, toute la nuit aussi, Guillelmine