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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/163

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LES OISEAUX BLEUS

l’empereur, à la vue d’Othilde, ne manquerait pas de renoncer à son dessein, et s’en retournerait dans son pays avec ses armées en vain victorieuses.

Jour fut pris pour la première entrevue des deux fiancés ; mais elle eut lieu dans le parc, non dans le palais, parce que le vainqueur n’aurait pas pu se tenir debout sous les plafonds des salles.

— Ça, dit-il, je ne vois pas la princesse. Ne viendra-t-elle bientôt ?

— Regardez à vos pieds, dit le roi.

Elle était là, en effet, dépassant à peine les plates-bandes de l’allée ; si menue et si jolie dans sa robe d’or, le front tout reluisant de pierreries, elle paraissait encore plus petite à côté du jeune et magnifique empereur, dont se dressait sous le ciel l’armure ensoleillée.

— Hélas ! dit-il.

Car il se désolait de la voir, là-bas, si charmante, mais si petite.

— Hélas ! dit-elle à son tour.

Car elle était bien marrie de le voir, là-haut, si beau, mais si grand !