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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/185

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III

Enfin, un jour qu’il neigeait, elle résolut de ne plus souffrir. Elle n’avait plus la force de supporter tant de tourments : elle se jetterait dans le lac, au milieu de la forêt ; elle sentirait à peine le froid de l’eau, étant accoutumée au froid de l’air. Grelottante, elle se mit en route, marcha aussi vite qu’elle pouvait. C’était par un matin gris, sous la pesanteur des flocons. Parmi la tristesse du sol blanc, des arbres dépouillés, des buissons qui se hérissent, des lointains mornes, rien ne luisait que ses cheveux d’or ; on eût dit d’un peu de soleil resté là. Elle marchait toujours plus vite. Quand