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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/192

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LA BONNE RÉCOMPENSE

guérir une douleur dont il ne connaissait point la cause. « Voyons, ma fille, disait-il, serait-ce qu’il vous manque quelque chose ? — Hi ! hi ! répondit la princesse en pleurs. — Avez-vous envie d’une robe couleur d’étoiles ou d’aurore ? — Hi ! hi ! — Voulez-vous que je fasse mander des joueurs de guitare ou des chanteurs de ballades renommés pour chasser la mélancolie ? — Hi ! hi ! — Vous est-il venu dans la pensée qu’il vous serait agréable d’être mariée à quelque beau fils de roi, aperçu dans un carrousel ? — Hi ! hi ! » On ne pouvait obtenir d’autre réponse. Une fois cependant, à force d’être suppliée, la princesse finit par avouer que si elle se chagrinait de la sorte, c’était à cause d’un objet perdu. « Eh ! ma fille, que ne le disiez-vous plus tôt ! Ce que vous avez perdu, on le retrouvera. Quelle est, s’il vous plaît, cette précieuse chose ? » Mais, à cette question, Modeste poussa un cri d’effroi, et se cacha la tête dans les mains, comme une personne qui a honte. « Jamais, balbutia-t-elle, jamais je ne nommerai l’objet que je regrette. Sachez seulement que c’était un présent des