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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/207

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III

Et il y avait dans ce malheureux pays un poète qui était fort à plaindre. Ce n’était point qu’ayant quelque belle maîtresse, il se désespérât de ne plus dire et de ne plus entendre la parole volée ; il n’avait point de maîtresse, aimant trop les vers ; mais c’était qu’il lui était impossible de terminer un poème commencé la veille du jour où la méchante Fée avait accompli sa vengeance. Et pourquoi ? parce que le poème, justement, devait s’achever par : « je vous aime ! » et ne pouvait en aucune façon s’achever autrement. Le poète se frappait le front, se prenait la tête entre les mains,