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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/242

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LE RAMASSEUR DE BONNETS

blé. Il y avait des bonnets de guipure, des bonnets de valenciennes, fleurant le white-rose et l’opoponax ; des bonnets qui étaient des coiffures de nonnes, et gardaient, avec une odeur d’encens, une ressemblance de lys ; il y avait aussi, plus impossibles à nombrer que les étoiles du ciel et les grains de sable de Nubie, des bonnets qui, au lieu d’être des bonnets, étaient des chapeaux, des voilettes, des corsets, des jupes, des chemises ! Car le respect d’une proverbiale métaphore a des bornes après tout ; on ne peut exiger des jeunes personnes qui veulent jeter leur bonnet par-dessus les moulins, qu’elles aient toujours un bonnet à leur portée ; on jette ce qu’on peut. Cependant, l’âme attendrie, je songeais à tant de baisers donnés et reçus dans les bois, dans les ruelles, dans les cloîtres, dans les boudoirs, et j’admirais la Femme et l’Homme, toute l’aimante humanité.

— Oui, reprit Puck, ce jardin est agréable ; on éprouve quelque satisfaction à se promener dans ces allées ; c’est une heureuse imagination que j’ai eue d’accrocher aux arbris-