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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/310

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LES TRAÎTRISES DE PUCK

perdre sa bien-aimée, il a pleuré ses yeux bleus comme le ciel.

— Je sais les herbes qui font revivre et je sais les herbes qui font mourir. Retrouve le corps de ton préféré, je te donnerai l’herbe qui fait revivre.

— Ô Puck, tu m’as déçue ! Mais, si tu trompes quand il s’agit de faire le bien, tu dis vrai, quand il s’agit de faire le mal. Donne-moi l’herbe qui fait mourir.

— Prends-la donc ! dit le malicieux Puck. Dès que tu seras morte, tu rejoindras ton amour, et jamais plus vous ne vous quitterez.

Il lui donna quatre brins d’une herbe qu’en souvenir d’une histoire d’amour on appelle la Simonne ; lorsque Puck fut rentré dans le buisson d’asphodèles, Yolaine porta l’herbe à ses lèvres et mourut sans souffrances.