Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/323

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III

Quand la nuit fut tout à fait venue, il marcha vers la mer. Une barque était là, il y entra, rompit l’amarre, rama de ses bras forts vers le large ; l’acier de son armure, dans le va-et-vient du corps, reluisait sous les étoiles. Où allait-il ? Quel voyage le tentait dans les ténèbres ? Las de fatigues guerrières, avait-il conçu le dessein de se reposer dans l’une des îles miraculeuses où de belles fées caressent de leurs mains légères, éventent avec de grandes feuilles vertes, les chevaliers endormis ? Ou bien, instruit de quelque injustice sous des cieux très lointains, avait-il résolu, fidèle à sa