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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/329

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LES OISEAUX BLEUS

périls, va sans crainte et sans doute ; aucune puissance humaine ou diabolique ne saurait t’empêcher de parvenir à ton but, si tu conserves, toujours allumée, la petite flamme bleue. Mais si elle s’éteignait, — garde-toi de la laisser s’éteindre ! — tu serais enveloppé, tout à coup, d’une nuit profonde, et, marchant à tâtons, te heurtant à d’invisibles murs, roulant dans des précipices imprévus, tu ne retrouverais jamais plus la route de l’incomparable Jardin.

L’enfant remercia la bonne fée du présent qu’elle lui avait fait et des conseils qu’elle lui donnait ; il se mit en chemin par un sentier de fleurs, qu’ensoleillait la matinée. La flamme bleue qu’il avait au front était plus lumineuse que le jour.