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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/339

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LES OISEAUX BLEUS

furieuse ? et il se sentait doucement ému à cause de l’espoir du baiser.

Il inclina son front pour qu’elle y mît sa bouche, pour qu’elle regardât à son aise la clarté d’or et d’azur.

De son côté, elle s’approchait, souriante, ouvrant ses lèvres roses.

Ô délicieux instant ! Mais sous le souffle de la jeune femme, pendant le baiser, la petite flamme bleue s’éteignit. Et, tout à coup, le voyageur fut enveloppé d’une nuit profonde. Et depuis bien des années il se lamente, marchant à tâtons, se heurtant à d’invisibles murs, roulant dans des précipices imprévus. Et jamais plus il ne retrouvera la route de l’incomparable Jardin.