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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/64

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LA BELLE AU BOIS RÊVANT

enfin vous serez la plus puissante et la plus fêtée des reines de la terre.

— Il me plaira d’être reine, dit-elle. Que m’arrivera-t-il ensuite ?

— Vous vivrez dans un palais brillant comme l’or, et, en montant les marches de votre trône, vous marcherez sur des mosaïques de diamants. Les courtisans groupés autour de vous chanteront vos louanges ; les fronts les plus augustes s’inclineront sous la grâce toute-puissante de votre sourire.

— Être louangée et obéie, ce sera charmant, dit-elle. N’aurai-je pas d’autres plaisirs ?

— Des caméristes adroites comme les fées vos marraines vous vêtiront de robes couleur de lune et de soleil, vous poudreront les cheveux, vous mettront des mouches au bord de l’œil ou au coin de la bouche ; vous aurez un grand manteau de drap d’or, traînant derrière vous.

— À la bonne heure ! dit-elle. Je fus toujours un peu coquette.

— Des pages jolis comme des oiseaux vous