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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/15

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Je pense qu’un Dictionnaire quelconque ne pourra être bien fait que par un seul homme. Il s’élève tant d’opinions contraires, tant de discussions oiseuses, tant de difficultés stériles, tant d’idées divergentes, qu’il faut une tête altière qui ordonne à la plume de trancher court et net.

Il y a une foule de Dictionnaires qui ont chacun leur utilité particulière. Qu’un écri-

    digressions, que chacun ne débite un conte plaisant ou quelques nouvelles, qu’on ne parle des affaires d’état et de réformer le gouvernement. Quand on veut faire une définition, on consulte tous les Dictionnaires qui sont sur le bureau ; on prend celle qui paraît la meilleure ; on la copie mot à mot dans le cahier, et alors elle est sacrée, et personne n’y oserait plus toucher, en vertu de la clause de leur prétendu privilége. »

    Le Dictionnaire de l’Académie fut, dans l’origine, le dictionnaire des halles : ce n’est pas cela que je lui reproche ; mais d’avoir redouté, après l’adoption de tant de termes communs, celle d’expressions nobles et relevées qui auraient tiré le langage de sa honteuse servitude.

    Balesdent académicien ! prononçant sur les délicatesses de la langue ; réclamant la propriété exclusive du Dictionnaire ! qu’en dites-vous, abbé Morellet ? il y a métempsycose.