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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/154

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AZY

Baiser. Ce mot qui, dans le dictionnaire du vice, a un sens impur, signifie, dans son origine, poser ses lèvres sur le front, sur les yeux, sur les joues ou sur la bouche de la personne qu’on affectionne. Il diffère du mot embrasser, qui veut dire entourer quelqu’un de ses bras.

« Daphnis et Chloé se souvenantz de leurs plaisirs passés (pendant la belle saison), comment ils se Baisoyent, comment ils s’entr’embrassoyent, comment ils buvoyent et mangeoyent ensemble, passoyent les nuits sans dormir en grand’peine, et attendoyent la saison nouvelle, ne plus ne moins qu’une seconde vie après la mort. » (Amyot.)

Baiser. « Savez-vous ce que c’est que baiser ? Eh bien ! dit un mathématicien très-connu, c’est approcher jusqu’au point de contact deux courbes qui ont la même courbure. » Et l’on ne raffolerait pas des mathématiques !

Baladinage. Le moment était venu, à la mort de Louis XIV, de donner l’exemple d’ensevelir ses engagemens avec lui, et de soulager la nation, mineure comme son nouveau prince, des calamités sous lesquelles elle succombait ; mais le régent, ignorant le principe incontestable qui l’autorisait à déclarer son pupille libéré, ne vit pas combien cette opération aurait été juste, sensée, humaine, utile, préférable en tous sens