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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/94

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ACC

Accoutrement. C’est pour avoir trop dédaigné l’Accoutrement, que les premiers législateurs, en France, n’ont pas concilié le respect dû à leurs personnes.

Accoutrer… « Sur ces entrefaites, vint de la ville de Mytilène, un serviteur du maistre de Lamon, qui lui apportoit nouvelles que leur commun seigneur viendront voir ses terres un peu devant les vendanges ; à l’occasion de quoy, Lamon, approchant jà l’automne, et l’esté vieillissant, Accoustra diligemment le logis, afin que le maistre n’y vist rien qui ne lui fust plaisant à voir. » (Amyot.)

Accoutumance. « Celui-là me semble avoir très-bien conçu la force de la coustume, qui, premier forgea ce conte, qu’une femme de village ayant appris à caresser et porter entre ses bras un veau, dès l’heure de sa naissance, et, continuant toujours à ce faire, gagna cela par l’Accoutumance, que tout grand bœuf qu’il étoit, elle le portoit encore. » (Montaigne.)

« Les forçats plorent quand ils entrent en la galère ; au bout de trois mois ils y chantent ; ceux qui n’ont pas accoustumé la mer, pâlissent mesme en temps calme, quand on lève l’ancre, et les matelots rient durant la tempeste. Le temps et l’Accoutumance fait tout. » (Charon.)