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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/136

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un pieux courroux, la fit mettre en pieces, afin de prévenir l’idolâtrie, & l’on mit à sa place une grande croix qui y est encore.

CHAPITRE XXXVIII.

Mon Grand-Pere.


Je songe à mes ancêtres qui avoient des idées bien différentes des miennes, des préjugés & des usages encore plus opposés. Quand je sors d’une séance de l’académie françoise, le jour de la Saint-Louis, je me dis, il y a deux cents ans que Paris regorgeoit de sang ; que dans la rue Betizy on perçoit de coups l’amiral Coligny, après qu’il eut reçu la veille les protestations d’amitié & les embrassemens de Charles IX. Il fut foulé aux pieds, ce Coligny, l’homme le plus propre à figurer dans une guerre civile, & qui eût donné à la ligue un poids, une majesté & des succès qu’elle n’eut point. Voilà le Louvre, d’où ce même Charles IX tiroit avec une carabine sur ses