Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 148 )

ral le Parisien vit dans la crasse : on n’a pas assez pourvu aux besoins des voyageurs, & cependant qui est-ce qui ne voyage pas ? Un Anglois & un Hollandois, qui se sont fait une jouissance de la propreté la plus détestable, se trouvent couchés dans un lit infesté d’animaux incommodes ; tous les vents coulis entrent dans leur chambre. Ils quittent le plus tôt possible une ville où tous les sens sont douloureusement affectés, & emportent l’argent qu’ils y auroient laissé.

Les chambres garnies sont un asyle contre les créanciers : quiconque n’a pas fait des lettres de change qui contraignent par corps, & qui n’est pas marchand, arrête la voracité des huissiers : il sort de sa chambre garnie pour se promener sans risque, & dit comme Bias : omnia mecum porto.

On ne paie point de capitation personnellement dans les chambres garnies ; mais celui qui vous les loue, paie & vous fait payer en conséquence : il faut donner son nom sur des registres qui vont à la police, &