Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xiii
Préface

douce persuasion ; & si elle m’abandonnoit, je n’écrirois plus.

Toute idée patriotique (je me plais à le croire) a un germe invisible, qu’on peut comparer au germe physique des plantes qui, long-tems foulées aux pieds, croissent avec le tems, se développent & s’élevent.

Je sais que le bien sort quelquefois du mal ; qu’il est des abus inévitables ; qu’une ville populeuse & corrompue doit s’estimer heureuse, lorsqu’au défaut de vertus, on compte du moins dans son sein peu de grands crimes ; que dans ce choc de passions intestines & concentrées, un repos apparent est déjà beaucoup. Je le répete, je n’ai voulu que peindre, & non juger.

Ce que j’ai recueilli de mes observations particulieres, c’est que l’homme est un animal susceptible des modifications les plus variées & les plus étonnantes ; c’est que la vie parisienne est