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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/188

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est tempéré par le goût & la grace qui président à la structure de l’élégant édifice. Les femmes, à tout prendre, sont mieux mises aujourd’hui qu’elles ne l’ont jamais été : leur ajustement réunit la légéreté, la décence, la fraîcheur & les graces. Ces robes d’une étoffe légere se renouvellent plus souvent que ces robes où brilloient l’or & l’argent ; elles suivent, pour ainsi dire, les nuances des fleurs des diverses faisons. Il n’y a que la main de nos marchandes de modes, pour métamorphoser avec une si prodigieuse diversité la gaze, le linon & les rubans. Si les femmes pouvoient quitter ce choquant enduit de blanc & de rouge trop prononcé, elles auroient détruit le mauvais goût de leurs meres, & jouiroient de tous les avantages que la nature a versés sur elles : elles n’ont pas besoin de diamans & de parure, affiches du luxe & de l’opulence ; les diamans partagent l’attention que l’on doit à leur beauté réelle, & le charme le plus piquant d’une belle est d’ignorer qu’elle le soit.