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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/221

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mais cette machine, comme toute autre, a ses momens de langueur. Si elle venoit à s’arrêter, Paris seroit en proie aux horreurs d’une ville prise d’assaut.

La garde monte à près de quinze cents hommes ; on peut s’enrôler & vieillir dans ce corps, sans craindre les blessures : on peut y pousser sa carriere aussi loin qu’un moine qui boit, mange & digere ; on en est quitte pour dormir le jour, au lieu de reposer la nuit.

Quelquefois les soldats du guet maltraitent sans sujet ceux qu’ils arrêtent, & leur mettent les menottes d’une maniere cruelle ; on doit réprimer sévérement de pareils abus, & empêcher que les gardiens de la sûreté publique n’attentent impitoyablement au moindre citoyen, qui doit être respecté jusqu’à ce que les loix aient prononcé ; car il peut être innocent, avec toutes les apparences d’un homme coupable.