Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 202 )

un acte d’humanité, en épargnant à des peres malheureux l’opprobre dont ils alloient être couverts : car nos préjugés, sous ce point de vue, sont bien injustes & bien cruels.

Le libertin est enfermé ou exilé, & ne passe point par la main du bourreau : ainsi la police arrache aux tribunaux des coupables qui mériteroient d’être punis ; mais comme ces jeunes gens sont soustraits à la société, qu’ils n’y rentrent que quand leurs fautes sont expiées & qu’ils sont corrigés, la société n’a point à se plaindre de cette indulgence.

On fera seulement la remarque, qu’il n’y a guere de pendus que dans la classe de la populace : le voleur de la lie du peuple, sans famille, sans appui, sans protections, excite d’autant moins la pitié, qu’on s’est montré indulgent pour d’autres.

On enleve tous les mois, sans beaucoup de façons, & sur le simple ordre d’un commissaire, trois à quatre cents femmes publiques ; on met les unes à Bicêtre, pour les