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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/284

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lieu de les calmer ; elle l’a rendu superstitieux, au lieu de le rendre raisonnable. La Sorbonne a dû briller dans les siecles de ténebres, parce qu’elle avoit alors des connoissances fort au-dessus du commun des hommes.

Mais dans les siecles de lumiere elle a voulu répondre à tout, & de là sont nés les sophismes les plus extravagans. Elle a défiguré toutes les sciences, en voulant asservir à ses décisions la morale, l’histoire, la physique ; elle a voulu tout arranger, comme la législatrice de toutes les idées ; & ses travaux bizarres ont enfanté les contradictions les plus étonnantes.

Ce seroit un livre curieux, que le rapprochement de tout ce qu’elle a dit & imprimé depuis trois siecles ; jamais le déraisonnement chez les peuples les plus ignorans & les plus superstitieux n’a déployé le tableau d’une plus grande & d’une plus insigne folie : c’est qu’elle a voulu perpétuellement subtiliser, & qu’elle a voulu même en savoir plus que les autres docteurs chrétiens. Ainsi l’on a vu l’extrava-