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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/286

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Mahomet a déclaré que de douze mille paroles contenues dans l’Alcoran, il n’y en a que quatre mille de véritables. Quand ils rencontrent quelques passages extravagans, quelques folies palpables, au lieu de s’entêter à justifier ces inepties, ils les rangent au nombre des huit mille mots qui renferment des faussetés. Par ce moyen, ils se sauvent de toute dispute, qui tourneroit à leur confusion ; & révoquant les contradictions & les incompatibilités, ils conservent l’honneur de la raison humaine.

Si la Sorbonne avoit su en agir ainsi, elle n’auroit pas enfanté dans son délire les theses anciennes qui l’ont rendu odieuse, & les theses modernes qui l’ont rendu ridicule ; mais elle consent à passer pour absurde, pourvu qu’on ne discontinue pas de la payer.