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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/81

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même observateur, paroît donner une population de sept cents mille ames, en comptant trente-cinq vivans pour un mort. Tous les grands hivers augmentent cette mortalité. Elle s’est trouvée en 1709, de 30 000, en 1740, de 24 000.

D’après les mêmes observations, il naît à Paris plus de garçons que de filles, & il y meurt plus d’hommes que de femmes, non-seulement dans la proportion des naissances des mâles, mais encore considérablement au-delà de ce rapport ; car sur dix ans de vie courante, les femmes ont un an de plus que les hommes à Paris : ainsi la différence est d’un neuvieme entre le sort final des hommes & des femmes dans cette capitale, nommée par le petit peuple, le paradis des femmes, le purgatoire des hommes, & l’enfer des chevaux.

Il y a des jours qu’il sort des portes de la capitale trois cents mille hommes à épaisses colonnes, dont soixante mille en équipages ou à cheval : il s’agit d’une réjouissance,