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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/91

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on songe ensuite que ce qu’on appelle commerce (& qui n’est au fond qu’un agiotage perpétuel, qu’une industrie locale) est encore gêné, comprimé, fatigué de toutes parts, il y a encore de quoi frémir davantage. Alors l’existence de cette superbe ville paroît absolument précaire : car plusieurs causes isolées, qui n’ont pas besoin d’être réunies, peuvent y faire entrer la famine, sans compter les autres fléaux qu’elle peut essuyer politiquement.

Il est bien sur que chaque Parisien n’aura désormais du pain, que tant qu’on voudra bien permettre aux boulangers d’avoir de la farine, & que le maître du ruisseau de la Seine & de la Marne l’est & le sera de l’existence de la ville.

Comment trouver le moyen de remédier à cette foule de nécessiteux, qui n’ont d’autre gage de leur subsistance que dans le luxe dépravé des grands ? Comment entretenir la vie au milieu de cette masse qui crieroit famine, si certains abus venaient à