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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/121

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déshabillé que dans la grande parure.

Les hommes à Paris commencent à se faner à quarante ans.

Tout se prend à crédit, sans quoi le marchand ne vendroit pas. Il aime mieux s’exposer à quelques pertes, que de ne pas vuider son magasin ; il vend un peu plus cher, & passe en compte tout ce qu’il a perdu.

On n’est point humilié à Paris par un Monsieur l’Intendant, par son subdélégué, par le gouverneur, par le commandant de la province, &c. On ne rencontre point Monsieur le président, Monsieur le procureur du roi à la mine rogue & fiere ; les hommes y sont plus égaux qu’ailleurs.

Quatre hommes sont toujours en simarre, mais on ne les rencontre nulle part ; le chancelier, le premier président, le lieutenant civil & le lieutenant criminel.

Quand on se rencontre face à face avec un prince du sang, on le regarde fixement sans le saluer, & on lui fait place par politesse : c’est un plus grand seigneur que les