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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/123

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Les jolies femmes s’associent à quelques personnes laides, afin qu’elles leur servent d’ombre.

Les meubles sont devenus le plus grand objet de luxe ou de dépense : tous les six ans on change son ameublement, pour se procurer tout ce que l’élégance du jour a imaginé de plus beau. Il faut que les lits soient superbes, que tous les appartemens soient boisés avec un vernis précieux & des baguettes en or ; & le stuc est venu pour imiter les colonnes de marbre, à s’y méprendre.

On foule des tapis de trente mille livres, dont l’usage n’étoit autrefois que pour le marche-pied des autels.

On ne voit plus de poutres dans les maisons ; ce seroit une indécence affreuse. Tous les appartemens sont percés pour le conduit des sonnettes ; c’est une science à part. Telle femme sonne quand son mouchoir est tombé, afin qu’on le ramasse.

Un sallon n’est pas habitable, s’il n’a seize ou vingt pieds de hauteur : les bourgeois sont