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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/137

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moire secrete, en tira une somme telle qu’on n’en donne guere en fait d’aumônes. Les collecteurs ne purent s’empêcher de lui marquer leur surprise, sur-tout après les paroles qu’ils venoient d’entendre. Messieurs, leur dit l’homme bienfaisant, apprenez que c’est par de telles épargnes que je me mets en état de faire de fortes charités aux pauvres[1].

Les aumônes qui se font à Paris sont abondantes ; que Dieu, auteur de tout bien, en soit loué ! Ces ames charitables font plus pour l’ordre & la tranquillité publique, que toutes les loix séveres & réprimantes de la police. Sans ces bienfaiteurs, le frein politique seroit brisé à chaque instant par la rage & le désespoir. Si la masse des calamités particulieres est diminuée, nous le devons à une foule d’ames célestes qui se cachent pour faire le bien. Le

  1. Cette anecdote pourroit fort bien être angloise ; mais on m’a certifié qu’elle s’étoit renouvelle à Paris. Rien de meilleur que l’exemple pour la propagation du bien.