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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/206

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serpente par des contours presque de cent lieues, comme pour donner aux marchandises & denrées la facilité de remonter ; Paris, d’après ces avantages que la nature lui a accordés, jouit par lui-même de la situation la plus heureuse & la plus propre à voir l’abondance régner dans ses murailles.

Le commerce de cette ville n’est presque qu’un commerce de consommation, excepté quelques objets de goût & de luxe ; mais ces consommations sont considérables.

Il tire de toutes les manufactures du royaume ; mais il a peu de fabriques, à cause de la cherté de la main-d’œuvre. Il fait des expéditions pour les pays les plus éloignés. Les marchandes de modes, ainsi que les bijoutiers, en font le principal commerce, parce que la main de l’ouvrier l’emporte toujours sur la richesse de la matiere.

Tout ce qui entre à Paris n’est donc pas pour y rester. Les matieres y viennent pour être façonnées ; puis elles en sortent embellies de ce goût exquis qui leur donne à toutes une forme nouvelle.