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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/214

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CHAPITRE CCCXXXIX.

Faux Cheveux.


Vous voyez la tête de cette belle femme, si remarquable par l’édifice de sa coëffure & ses longs cheveux flottans ; vous en admirez la couleur, la forme, le contour & l’élégance… Eh bien ! ils ne lui appartiennent pas. Ils sont empruntés à des têtes de morts ; & ce qui la décore à vos yeux, est la dépouille de sujets qui furent peut-être infectés de maladies affreuses, & dont les noms seuls offenseroient sa délicatesse, si on osoit les prononcer en sa présence.

Cependant elle s’enorgueillit de ces cheveux étrangers. Elle s’expose à hériter des principes nuisibles qu’ils peuvent receler encore. En effet, on se servoit de colliers & de bracelets de cheveux tressés : l’expérience a décidé qu’il falloit y renoncer, à cause des dartes qu’ils produisoient.