Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 221 )

princes & de plus de trois cents mille personnes inoculées en Europe sans suites fâcheuses, ont décidé les esprits en sa faveur.

Quand on se rappelle tout ce qui a été dit & imprimé contre cette pratique salutaire, on voit quelle est l’opiniâtreté de l’esprit de parti, combien le corps des médecins s’oppose constamment aux découvertes les plus intéressantes : mais l’on doit sentir aussi, que le tems, de concert avec l’expérience, est le grand maître qui fixe les opinions ; car ce ne sont point les ingrats contemporains, qui récompenseront l’inventeur heureux ; ce sera la postérité.

On a cru faussement que la petite vérole étoit une maladie purement accidentelle & contagieuse, & qu’on pouvoit s’en garantir à force de soins & de précautions. M. Paulet, entr’autres, a toujours écrit là-dessus d’après l’idée de la peste. Si on l’écoutoit, il suffiroit d’établir des loix, des réglemens, & de publier des ordonnances de police contre la petite vérole, comme on fait pour l’enleve-