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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/259

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moderne n’a offert ce genre de magnificence utile. Toute jouissance qui devient publique, prend un caractere de grandeur, & ne doit plus s’appeller luxe.

Sans doute M. Sherlock quittoit Paris sur cette superbe route, quand il a dit : jamais un homme n’est parti de Paris gai. Quelle qu’en soit la raison, on est toujours triste en sortant de Paris. On doit sur-tout être triste, si je ne me trompe, quand on sort de la capitale pour aller dans les bureaux de Versailles, où demander quelque grade, ou implorer justice, ou poursuivre quelque projet. Il faut parler à des commis qui vous écoutent sans répondre, & dont le parti est pris avant de vous avoir entendu.

Versailles, qui contient cent mille ames, s’agrandit considérablement, & se dessine avec majesté ; c’étoit un pauvre village il y a cent vingt ans ; ses rues sont très-larges, bien aérées, & l’on y marche presque de tout tems à pied sec.

Quoique le foyer des affaires majeures